top of page
_MG_7634-4.jpg
Hintergrund dunkel-22.jpg

Sourcier des songes

poèmes, éditions Empreintes, Moudon, 2007

Sourcier des songes
Hintergrund dunkel-222.jpg

Pour la petite histoire, ce recueil est un rescapé. De dépit, de solitude, un jour, j’ai jeté une partie de ce manuscrit aux vieux papiers. Quelque deux mois après, je l’ai reconstituée de mémoire.

                     Il faut lire ces poèmes à haute voix puisque la plupart d’entre eux célèbrent à mots couverts – si l’on peut dire ! – la toute puissance de la musique. A l’instar d’une symphonie classique ou romantique, ce recueil comporte quatre mouvements – quatre parties aux caractères musicalement distincts.

                    La première partie s’intitule « Prélude ». Les deux premiers poèmes portent le titre d’ « Etudes harmoniques », clin d’œil aux « Etudes symphoniques », opus 13, de Robert Schumann (1810-1856). Deux autres poèmes de cette partie portent un titre emprunté à des genres musicaux : « Canon », « Aria ».

                    Puis nous partirons en voyage ; ce sera la deuxième partie « Rumeurs du large » : Egypte, Martinique, France, Italie, le soleil, la mer. Le premier poème, « Kom Ombo » a exigé vingt ans d’incubation ! Cette partie s’achève cependant sur un poème d’une tonalité plus sombre qui annonce le troisième mouvement. J’ai composé ce poème-là de tête, en faisant les courses dans un supermarché et l’ai transcrit sitôt rentré à la maison.

                    Après le large, voici le retour à l’intériorité : la troisième partie s’intitule « Livre d’Heures ». Hiver, neige, saison favorable au recueillement. Puis l’aube s’annonce. J’allais écrire au petit jour à la cantine de l’école.  Cette troisième partie correspond au mouvement lent de la symphonie.

                    Enfin, le finale : le recueil s’achève sur des poèmes en prose. Devais-je prendre le large en renonçant un instant au corset du vers ? Le titre de cette partie, « Réplique du sage gnostique à l’auteur », annonce l’ironie que le poète prend  à l’égard de lui-même : transformation amusée de « l’auteur » en « sage gnostique », effet de miroir. Le ton est libre et tendre. « Paternité » poème d’humour et de sollicitude ; « Nuages ou Platon », suite de poèmes guettant une beauté incisive et éphémère, et cependant soumise à la réminiscence de l’éternité. J’ai écrit ces poèmes « platoniciens » à l’école, tout en surveillant d’un œil un élève qui écrivait une épreuve. Il suffisait de regarder par la fenêtre… Puis le tout dernier poème du recueil : « Escale ». Je venais de me réveiller, j’étais encore à moitié dans le rêve de la nuit, et à moitié déjà dans le réel du matin. La princesse de Deïr el Qamar dormait encore… Le poème a jaillit et je l’ai transcrit immédiatement.

                    Dans ce recueil, le réel est plus que jamais inséparable du songe : unis par la musique.

bottom of page